deux euro(s) aux deux Europe(s)
Une pièce imposante a été réalisée par l'atelier Balme pour le compte de la commune de Châtenay-Malabry (dont le nom est si long que je n'ai pas pu y mettre le tiret dans le titre). Cette ville des Hauts-de-Seine, occupée dès le néolithique, tire son nom de la réunion de la paroisse de Châtenay (où on trouve des châtaignes) au hameau de Malabry (déformation du mot maladrerie) en 1920. C'est une cité où il fait bon vivre puisque la moitié de la surface communale est occupée par des espaces verts, malgrè la proximité de la capitale.
Siège de centres de formation et d'enseignements importants, elle a montré son attachement à l'Europe par la frappe de l'euro provisoire suivant :
deux euro de Châtenay-Malabry
Cet euro de ville, en maillechort argenté, est très brillant, grand (33 mm) et lourd (15 grammes). Je n'ose imaginé l'état de nos porte-monnaies si la CEE avait suivi l'exemple de Châtenay-Malabry pour la réalisation de nos euros actuels.
Il représente deux fois l'Europe :
-1°) La carte des pays qui la constitue : on y reconnait la France, la péninsule ibérique, les îles britanniques, la scandinavie, l'Allemagne, l'Italie, le Bénélux...
Détail cocasse : le Suisse n'existe pas et une mer nous sépare de l'Autriche !
-2°) L'Europe de la mythologie : cette jeune princesse phénicienne nommée Europe fut remarquée par Zeus. Enflammé par sa beauté, il se métamorphosa en taureau aux cornes semblables à un croissant de lune et vînt se coucher aux pieds de la jeune fille. Celle-ci s'assit sur son dos. Aussitôt le taureau se releva et s'élança vers la mer. Malgré les cris d'Europe, qui se cramponnait à ses cornes, le taureau pénétra dans les flots. Tous deux parvinrent ainsi jusqu'en Crète où Zeus s'unit à la jeune fille. De ces amours naîtront trois fils : Minos, Sarpédon et Rhadamante.
Les frères d'Europe partirent la chercher, en vain, en Occident. La promesse faite à leur père Agénor de ne rentrer qu'avec elle, les força à rester sur place. Ils apportèrent donc leur science (dont l'alphabet) dans ces régions occidentales qui depuis portent le nom de leur soeur : EUROPE.
Notons que l'actuelle pièce de deux euros de Grèce reprend la même allégorie que la deux euros de Châtenay-Malabry : l'enlèvement d'Europe. Peut-être pour rappeler que ce mythe est grec et non châtenaisien. Quoique... puisqu'il y a sur la commune une importante communauté grecque avec une chapelle orthodoxe (Paroisse Saints-Pierre-et-Paul ) et un Foyer hellénique des Jeunes qui a eu parmi ses pensionnaires Nikos Aliagas ("Le Grec" de Christine Bravo, actuellement présentateur de la "Star Ac"). De plus, un projet de jumelage est en cours avec l'Ile de Kos !
Enfin on remarque que cette pièce figure parmi les dernières sorties d'euros temporaires car sa validité va jusqu'au 30 juin 1998 (fin de la période de tolérance des euros de villes).
Ce côté-ci est totalement dédié à la ville de Châtenay-Malabry, ainsi qu'il est indiqué en haut de cet euro précurseur. On y découvre donc des éléments caractéristiques de la commune.
le blason : feuille de châtaigner d'or garni de fruit d'argent et couleuvre tortillée évoquant les armes de Colbert. En effet, Colbert avait acquis des terrains à Châtenay (son fief) pour son intendant (Pierre de Clairambault). Le "Pavillon Colbert" (site inscrit aux monuments historiques) est actuellement occupé par la DDAF, ainsi que de nombreuses associations dont le Comité de Jumelage (par essence, très concerné par les relations européennes).
l'église Saint-Germain-l'Auxerrois : une des deux églises châtenaisiennes, l'église paroissiale. Construite à partir du XIème siècle, remodelée aux XIIème et XIIIème siècles avec les dernières finitions au XIXème, il s'agit d'un autre monument historique.
la Cité-Jardin de la Butte-Rouge : construite en 1936, cette cité ouvrière va changer la démographie de la commune qui passe de 4000 à plus de 30 000 habitants. Elle est l'oeuvre des architectes Bassompierre, de Rutté et Sirvin et du paysagiste André Riousse. Sur des terrains achetés dès la fin de la Grande Guerre, pour le projet du Grand Paris, elle constitue un urbanisme inspiré du "mouvement pittoresque" où les habitations (couleur rose saumon) sont intégrées à la nature environnante. Elle est classée au Patrimoine National.
le château de la Roseraie : construit au XVIIème siècle, il s'agit de l'ancien domaine des Arouet. Le petit François Marie y serait né. En faisant l'anagramme de son nom (AROUET Le Jeune) en latin (AROVET LI), il s'invente un nom qui deviendra célèbre : VOLTAIRE. Cette demeurre, également classée aux monuments historiques, est occupée par le CREPS (Centre Régional d'Education Physique et Sportive) - Ile de France.
des arbres : comme on l'a dit en introduction, Châtenay-Malabry est très "verte" et en tout point de la commune, il suffit de marcher cinq minutes pour déboucher dans un jardin. A titre d'exemple, la fameuse Vallée-aux-Loups créée par Chateaubriand, qui y avait sa maison, et qui fait partie des sites inscrits. Pour plus de précisions : sur les 660 ha de la commune, 330 sont verts.
Je précise qu'au niveau européen, Châtenay-Malabry possède actuellement trois villes jumelles :
> Bergneustadt (Allemagne)
> Landsmeer (Pays-Bas)
> Wellington (Grande-Bretagne)
Mais ce gros euro des villes de Châtenay-Malabry ne l'est pas assez pour présenter tous les autres atouts et souvenirs de la commune. Elle a aussi hérité de l'Ecole Centrale de Paris, de la Faculté de Pharmacie Paris XI ; elle a été habitée par Edmond About, Sully Prudhomme, Jules Barbier, Henri De Latouche, Eugène Suë, Jean Pauhlan, Paul Léautaud, les peintres Henry Gerbault et Fautrier, le philosophe Emmanuel Mounier...
Pour plus de renseignements sur cette commune, son histoire, ses industries et ses possibilités d'accueil et de distractions, vous trouverez tout cela dans le site de la mairie ci-dessous :
http://www.chatenay-malabry.fr