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La France n'a pas le monopole des pré-euros

Effectivement, d'autres pays européens ont vu naître des E.C.U. provisoires et autres euros temporaires. Cela n'a toutefois pas eu une telle importance qu'en France. Peut-être cette particularité française est-elle la descendante des monnaies de nécessité qui ont fleuries pendant l'entre-deux guerres et qui permettaient aux villes, départements et autres organismes (comme les chambres consulaires) de battre monnaies pour pallier au manque de numéraire national! 
 
Quoiqu'il en soit, voici les exemples de ces frappes étrangères d'euros de ville que je peux vous exposer. 
 
 
 
ALLEMAGNE  
 
 
Il s'agit là d'un euro temporaire de Berlin, la capitale depuis la réunification. Une opération à gros tirage, je crois : 
 
10 euros de Berlin 
 
 
 
 
 
Cette pièce est en un alliage métallique relativement léger et très brillant. Si j'en crois mes souvenirs (j'ai arrêté l'allemand en 1ère), cela doit signifier "Semaine Européenne". On voit l'Europe d'alors (des quinze) en "satiné" sur l'Europe géographique. Remarquons ici la mer de Suisse, et le couple suggestif que forme la Finlande et la Suède (à cause du refus d'adhésion de la Norvège). 
10 € était une forte valeur, qui représentait grosso modo 20 DM (deutsche mark); il y a dû en avoir de plus faibles pour que ça puisse réellement circuler. 
 
Un internaute m'a ainsi signalé une 1 1/2 euro en cuivre rouge et une 2 1/2 euro en laiton (donc 5 Deutsch Mark), même design et même diamètre que la 10 euro.... (Philippe d'Alsace) 
 
 
 
 
 
 
On voit, entourrée des 12 étoiles, la "Porte de Brandebourg" qui se trouve à Berlin. Ce monument est d'ailleurs aussi représenté sur les actuelles monnaies divisionnaires des euros allemands (pièces jaunes de 10 à 50 cents). Il s'agit d'une sorte d'arc de triomphe (fin XVIIIème siècle) à la gloire de la ville, du pays, du reich, etc... en fonction des époques. 
L'ours berlinois passe devant ce symbole allemand suivi de trois barres et des lettres LBB. Il s'agit du logo de la "Landesbank Berlin" qui a sans doute émis ces euros teutons. 
 
 
 
BELGIQUE  
 
 
Il s'agit ici d'un ECU temporaire d'Ouffet émis en 1986 pour la Kermesse (selon les dires du fournisseur). En effet, plus minimaliste, tu meurs! 
 
On ne voit sur ce jeton uniface emboutti de façon artisanal que la valeur et un nom d'enseigne belge "NOPRI" (fine allusion locale à l'expression "nos prix"). 
 
Je vous laisse en juger : 
 
 
 
 
 
En fait, NOPRI est une chaine de plusieurs centaines de supermarchés belges, comme chez nous CHAMPION, qui est actuellement rachetée par CARREFOUR (idem pour CHAMPION), et dont l'enseigne disparaît peu à peu (encore idem pour CHAMPION). Je pense que ce jeton de 1 ECU, utilisé ou gagné sur la kermesse, était destiné à être utilisé dans un des supremarchés NOPRI à proximité puisqu'Offet (moins de 2000 âmes) n'a pas ce type de magasin sur son territoire. 
Notons que cet ECU a été émis moins d'un an avant l'ECU officiel blege (voir la rubrique "ancêtres"). 
 
 
 
 
ESPAGNE  
 
 
Il s'agit la d'un billet de 10 ECU temporaires de Séville qui a eu cours pendant l'exposition universelle. 
 
 
 
 
 
 
Comme on le voit, ce billet est rudimentaire, dans l'apparence d'un ticket-restaurant. C'est d'ailleurs peut-être son office de l'époque : servir à payer un repas pendant l'expo. Notons l'éditeur allemand! 
 
 
 
 
 
La face suivante est une copie de la première avec des commentaires en anglais (l'exposition étant universelle). 
 
 
 
 
 
ITALIE  
 
 
J'ai référencé trois collectivités émettrices d'euros temporaires pour ce pays. 
 
 
1°) Fiesole & Pontassieve  
 
 
Deux villages toscans italiens (donc en Etrurie) se sont regroupés pour produire un monnayage en euro temporaire. Vous pouvez voir le résultat ci-dessous : 
 
 
50 eurocents de Fiesole & Pontassieve 
 
 
 
 
 
Cette pièce à tranche lisse est de la taille d'un euro actuel. Elle est en alliage cuivreux et on remarque que le texte est compris entre deux séries de 15 barres (correspondant au nombre de pays adhérant à la CEE à l'époque?). On voit aussi qu'en italien "eurocents" s'écrit "cent euro". 
 
 
 
 
 
Le revers est en frappe médaille (il suffit de tourner la pièce par un côté pour voir l'autre face). On retrouve la double série de quinze barres.  
Quant au texte, je ne parle pas italien mais sachant qu'"ecce homo" signifie "voici l'homme" en latin (phrase prononcée par Ponce Pilate en montrant Jésus aux juifs qui voulaient le crucifier), je pense qu'"ecco l'euro" signifie "voici l'euro" en italien. 
 
 
 
1 euro de Fiesole & Pontassieve 
 
 
 
 
 
Cette pièce bimétallique a la taille d'une monnaie de deux euros actuelle. On retrouve les mêmes motifs que sur le demi-euro précédent, mais en plus grand.  
On voit donc mieux les blasons des deux communes émettrices (Fiesole à gauche et Pontassieve à droite).  
De même on notera que les dates de validité qui chez nous vont de un jour à un mois (voir toutes les rubriques françaises), sont ici étendues sur DEUX ANS! 
Egalement, on soulignera le nom des entités ayant réalisé cette monnaie locale italienne : "RISALITI DLS." et "DESMONI INC.". 
 
 
 
 
 
Ce second revers est semblable à celui du "50 eurocent". 
Il nous expose le logo de la future monnaie unique, l'EURO (), à l'intérieur duquel gravitent les douze étoiles du drapeau de la communauté européenne. 
 
 
3 euro de Fiesole & Pontassieve 
 
 
 
 
Cette vignette au 3 (TRE) très stylisé ressemble à un ticket de jeu! De 13,5 cm de long pour 7 de large, elle nous apprend qu'elle n'a pas cours légal et ne doit être utilisée que dans les 2 communes dont on voit le logo. La contrevaleur est de 6000 lires et le "I" entouré d'étoiles (12) nous rappelle qu'on est en Italie.  
 
 
 
Cette seconde face (relativement semblable a la première) nous donne la période de validité (octobre 1997 à mars 1998 - ce qui est beaucoup plus qu'en France, avec toujours moins d'un mois). On a aussi le numéro de ce "bon" ainsi que l'émetteur de ce "billet" (Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato - Roma), qui n'est autre que l'organisme réalisant les papiers officiels.  
 
 
2°)Stroppo 
 
Cette commune quasi-frontalière avec la France, et appelée STROP en français (Estrop en patois), est située dans le Piémont. Avec moins de 200 habitants, elle a quand même fait imprimer des vignettes (billets identifiables par un numéro unique) de un euro. 
 
1 euro de Stroppo 
 
 
 
Cette vignette - à dominante bleu - montre dessous le nom de la commune, un papillon stylisé. En noir on découvre le numéro d'émission du billet (ici 3764). En bas à gauche, les créateurs sans doute : S. Savio & F. Gavello. 
 
 
 
 
On voit ici un oiseau caricatural au dessus de ronces et d'habitats rustiques. Les dates de validité du "billet" : 22 décembre 1997 au 6 janvier 1998. Un texte renseigne l'usage de cette vignette ; elle n'est pas une monnaie à cours légal mais un bon d'acquisition ne pouvant être utilisé que sur le territoire communal et ce pendant la période des fêtes (dates indiquées). Elle a pour but la promotion de la monnaie unique européenne. 
 
 
 
3°)Ozzano Dell'Emilia 
 
 
Cette ville de Romagne-Emilie est sise dans la banlieue de Bologne. Elle a réalisé deux vignettes différentes. 
 
50 eurocents d'Ozzano Dell'Emilia 
 
 
 
 
 
Le blason qu'on voit en noir en bas à gauche est en fait doré. On y voit le numéro de série ainsi qu'une vue de l'abbaye du mont Armato sur la commune. La date du 6 juillet 1998 constitue le début de l'opération. Il est précisé que c'est pour prendre conscience de la future monnaie communautaire. 
 
 
 
 
 
On voit sur cette face, la mairie, ainsi que le nom du dessinateur "E. Fantini". La contrevaleur du billet est indiquée : 1000 lires.  
Sur la partie droite du billet, il est précisé qu'il s'agit d'un bon communal, et non d'une monnaie légale, que son acceptation doit être librement consentie sur le territoire communal du 6 juillet au 9 août 1998. A la fin de cette initiative, il pourra être remboursé en lires italiennes du 10 août au 18 septembre 1998. 
 
 
Un euro d'Ozzano Dell'Emilia 
 
 
 
 
 
cela reprend les même éléments que le billet précédent, mais on a ici une vue du hameau typique de San Pietro avec sa tour et son église. 
 
 
 
 
 
Là aussi, on retrouve les mêmes informations que dans la précédente vignette. Mais pour les différencier on remarque que (hormis la valeur qui change) les couleurs ont été inversées. Ce qui était vert sur le premier est rouge sur le second, et vice & versa. 
La contrevaleur du billet passe aussi à 2000 lires. 
 
 
 
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Modifié en dernier lieu le 28.09.2023
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