Précisions sur la frappe de ces monnaies
Bien sur, la majeure partie des ECU et euros temporaires ont été réalisés par la "Monnaie De Paris" (MDP) comme on peut le constater dans les pièces présentées dans ce site (environ les trois cinquièmes des frappes).
Cette entreprise, qui n'est pas un organisme d'état mais une société semi-publique (depuis le début du XXème siècle) a en effet tirée partie de la renommée de son nom pour remporter la plupart des appels d'offre de frappes des monnaies temporaires. D'ailleurs, cet brusque accès de commandes a permis la MDP de redresser la barre après des années de pertes de profits surtout en 1997 et 1998. L'arrêt des frappes a inquiété le sénat (ceci est consultable sur internet), mais heureusement pour la MDP, a débuté la frappe des euros officiels, et la création des "médailles touristiques MDP" que l'on trouve maintenant dans tous les sites touristiques.
Les premières frappes d'E.C.U. étaient toutes d'origines privées, et quand la réglementation a réagi en demandant une autorisation préalable, à chaque demande, il était automatiquement proposé de passer par la MDP. Cela a aidé à la supprématie de la MDP dans la réalisation des euros temporaires, mais a conduit à une telle demande pour la MDP qu'elle a dû proposer des solutions "clef en main", pas toujours originale quant à la réalisation des euros. Ainsi, on a vu fleurir, par exemple, beaucoup d'euros de villes flanqués d'un avers avec du texte (heureusement chaque fois différent), et d'un revers avec le blason de la ville : cela rappelle furieusement les "monnaies de nécessité" ayant sévi pendant les années 1920, non? Certes, la facture était de bien meilleure qualité et le métal moins vil (ce n'était plus de l'aluminium). Mais l'originalité en a pâti!
De plus avec un cahier des charges très contraignant (un minimum de 8000 pièces devait être frappé, quelque soit la taille de la commune ou de l'organisme demandeur!), et un retour garanti (sur parole?) sur l'investissement, la MDP a réussi à tirer un important bénéfice de toutes ces opérations d'ECU et euros provisoires.
Les pièces de la MDP sont facilement reconnaissables de par leur uniformité : elles font toutes 30 mm de diamètre (grandes pièces puisque notre deux euros ne fait que 25,75 mm), et se distinguent par le métal. Les 1 ECU (ou euro) sont jaunes en Cupronickelaluminium, les 2 euros (ou ECU) sont blancs en Cupronickel et les autres pièces en argent (à 900 milièmes, comme pour les 100 francs) ou bimétalliques. A mon avis, étant données les quantités frappées (la MDP a même eu le droit à des dispenses pour créer un nombre de monnaies supérieur à ce qu'autorisait l'Europe) elles ont été produites à Pessac (33) et non à l'atelier de Paris (75).
Remarque : les gigantesques ECU de feu Laléta et de "trésors du patrimoine" ont également été fabriqués par la MDP.
Mais, ces contraintes et le "classicisme" des frappes proposées par la MDP ont permis la création d'euros et ECU temporaires par d'autres organismes, plus adaptables, que je vais détailler ci-dessous.
Je ne citerai que les ateliers que j'ai identifiés d'après les pièces exposées ci-avant. Tous ces petits ateliers se sont donc partagé ce que leur a laissé la MDP, à de faibles tirages : c'est-à-dire pas grand chose.
Je les citerai dans l'ordre où ils apparaissent sur ce site.
L'atelier PENIN (aussi référencé comme "Pompanon" du nom de Jacques, le graveur principal), qui se caractérise par de petits euros (réalistes dans la vie courrante) et affirme une expérience plus que centenaire, a aussi réalisé des frappes en public. Un des catalogues (voir cette rubrique) sur les Euros provisoires lui est en grande partie consacré. Voir également à la rubrique "Golf-Juan" pour y admirer une vidéo de la presse qui avait frappé leurs euros. Cette société est (était?) sise à Villeurbanne (69).
L'atelier (?) C. CARDOT, qui se distingue par des ECUs et euros de toutes tailles et tous formats, mais généralement assez petits. Il a été aussi un de ceux qui proposent, comme Pénin, des pièces assez proches de celles qu'on trouve dans nos portes-monnaies. En fait, Claude Cardot est un graveur, « Meilleur Ouvrier de France » qui a travaillé d’abord avec la F.I.A., puis avec G&L puis avec la MdP. C’est l’entreprise « Le Presbytère » qui était donneur d’ordre pour ces différents ateliers de frappe – dont Claude Cardot était le graveur. D'où une incertitude de ma part quant au lieu de frappe des nombreux ECUs et euros provisoires gravés à son nom.
Les établissements BALME (Saumur?), qui proposent de très grands euros (33 mm de diamètre!). Leur signe spécifique est généralement la réprésentation de l'enlèvement d'EUROPE par le taureau (Zeus) sur une face (avec le nom de l'émetteur), et sur l'autre, un (ou des) monument(s) local(ux). Pour ces euros à revers commun, ARCAPEA était peut-être le « donneur d’ordre » .
La FIA, qui a frappé des ECUs (et des euros?) avec de forts reliefs, un peu comme des médailles. Cette entreprise est basée à Dardilly (69).
Il y a aussi bien d'autres ateliers que je n'ai pas pu distinguer :
- pas de marques distinctives
- différent incompréhensible ou inconnu
J'espère pouvoir enrichir cette rubrique par la suite.